La lutte pour l'obtention de la Coupe du Monde de Football s'est entamée le 12 juin dernier au Brésil. Les grands champions seront couronnés le 13 juillet. Jusqu'à maintenant, le tournoi présente du jeu offensif et des matchs palpitants, au grand plaisir des foules qui y assistent et des 3,6 milliards de téléspectateurs qui le regardent sur petits et grands écrans à travers le monde entier. Cet événement monstre, qui devrait attirer 3,7 millions de visiteurs au Brésil, est d'ores et déjà celui qui aura suscité le plus de messages sur les réseaux sociaux de la planète. Depuis un an, ce Mondial a en effet été mentionné 19 millions de fois sur ces populaires moyens de communication modernes, dans pas moins de 230 pays autour du globe. Un fort pourcentage de ces communications ont porté sur la démesure et les coûts astronomiques de cette grande fête autour du sport numéro un au monde. Comme pour les derniers Jeux Olympiques, le mondial est devenu une affaire de corruption, de dépenses gigantesques incontrôlées, et d'injustice sociale.
Désabusés et choqués, beaucoup de Brésiliens dénoncent le fait, par exemple, que les stades que l'on a construits dans une douzaine de villes du pays, pour recevoir cette 20e Coupe du monde, ont coûté quatre fois plus d'argent que prévu. On estime que ce Mondial aura coûté environ 14 milliards de dollars (comparé à cinq milliards pour celui d'Afrique du Sud, en 2010) pour des retombées économiques que l'on évalue à 70 milliards de dollars. Ce dernier chiffre est mis en doute par de nombreux Brésiliens. Des milliers de manifestants ont protesté notamment parce que des centaines de familles brésiliennes ont été expulsées de leur domicile, qui a ensuite été démoli pour faire de la place aux infrastructures et aux édifices requis pour tenir ce 2e Mondial dans cette contrée d'Amérique du Sud. Le premier s'était déroulé en 1950.
L'organisation de cette Coupe du Monde a été déficiente et elle a accumulé de nombreux retards au calendrier des diverses constructions qui devaient être réalisées pour que le pays soit prêt à recevoir les joueurs des 32 nations participantes, ainsi que les millions de spectateurs locaux et étrangers. On a même craint, à un certain moment, que le Brésil subisse le même sort que la Colombie, qui, en 1986, devait accueillir le Mondial mais qui, faute de moyens financiers suffisants, avait dû céder le tournoi au Mexique. Bien des observateurs ont souligné que ces milliards de dollars dépensés pour cet événement grandiose auraient pu être utilisés à meilleur escient afin de renflouer les systèmes d'éducation et de santé nationaux, aux prises avec un sous-financement chronique.
On a aussi pris bonne note de l'augmentation de la violence et de la criminalité, dans le sillon de l'organisation de cette méga démonstration sportive. Ainsi, outre la prostitution qui a pris une ampleur inégalée, le nombre de vols contre les piétons a augmenté de 43% au premier semestre de 2014, par rapport à la même période l'an passé. Les Brésiliens ont certes démontré leur mécontentement, mais leurs manifestations ont souvent été réprimées durement par les forces policières. Ce qu'ils ont aussi dénoncé vivement...
Mais tout ça n'a pas diminué l'enthousiasme débordant des passionnés du foot. Une fois rendus dans les stades pour célébrer la grande fête des artistes du ballon rond, les spectateurs s'en donnent à coeur joie. Souvent, les sièges des estrades ne servent pas à grand chose puisque les supporteurs des diverses équipes passent les matchs debout à crier leurs encouragements et leurs slogans de ralliement, ou à chanter leurs refrains partisans. Les victoires des uns sont acclamées follement, tandis que les défaites des autres provoquent larmes et déprimes.
Si la compétition est forte sur les terrains, entre les joueurs, elle l'est également dans les gradins, entre les fans. On rivalise d'enthousiasme et d'originalité pour arborer les plus beaux costumes, les déguisements les plus frappants, les maquillages les plus audacieux. Certains exhibitionnistes dépassent les bornes, et des filles très sexy volent la vedette, comme en font foi les photos qui accompagnent ce texte. Les Brésiliennes, en particulier, s'imposent par leur charme et leur beauté. D'accord, ce Mondial a pu entraîner certains problèmes sérieux, mais, jusqu'à présent, du moins, ça se passe plutôt bien, et les partisans des diverses équipes nationales peuvent fêter ensemble, en toute amitié.
C'est incroyable le degré d'attention que suscite les parties impliquant les joueurs des pays les plus puissants de ce sport. Ainsi, en Italie, tout s'arrête quand le club national est en action. Plus de 80% des Italiens sont rivés sur les téléviseurs pour suivre les exploits de leurs fiers compétiteurs. Alors, des touristes nord-américains, peu adeptes du soccer, auront la surprise de se retrouver bloqués sur les routes du pays quand des camionneurs italiens abandonnent en masse leur véhicule au milieu du chemin pour aller regarder le match impliquant la sélection nationale !
Tous ces représentants des nations participantes peuvent se taquiner ou crâner au sujet du club qui sortira gagnant de cette compétition de haut niveau. Même si pas moins de 76 équipes se sont qualifiées au cours de l'histoire de la Coupe du Monde (dont les débuts remontent à 1930, en Uruguay), seulement huit ont remporté les grands honneurs de ce tournoi chaudement disputé. Le Brésil, le pays le plus titré du Mondial avec six championnats, a encore des prétentions pour gagner de nouveau cette année. D'autres vainqueurs multiples comme l'Italie (quatre titres), l'Allemagne (trois) et l'Argentine (deux) ont les mêmes visées. À moins que, comme l'Espagne, en 2010, ce soit le tour d'un autre pays à conquérir pour la première fois la suprématie du football international.
En attendant, comme toutes ces belles à croquer du Mondial, dansons sur le rythme endiablé de la chanson "We are One, Ole, Ola", interprétée par Pitbull, Jennifer Lopez et Claudia Leitte. Ci-dessous :