vendredi 23 septembre 2022

EMILY RATAJKOWSKI : AU-DELÀ DES CONTROVERSES ET DES CONTRADICTIONS, UNE NOUVELLE VIE...

Il y a un an et demi, la top modèle américaine Emily Ratajkowski donnait naissance à son premier enfant.  Ce fils né de son union avec Sebastian Bear-McClard, -dont elle vient de demander le divorce pour cause d'infidélités-, a changé la perception de son corps.  Une perception qui a soulevé bien des controverses et qu'elle-même a eu beaucoup de mal à clarifier ou à justifier, parce qu'elle est remplie de contradictions, du moins, en apparence.

Et les apparences comptent d'autant plus lorsqu'on est mannequin et qu'on gagne sa vie avec la beauté d'un corps qui est son principal outil de travail.  

Mannequin, Emily Ratajkowski l'est à double titre.  Non seulement elle se sert de son corps splendide pour mettre en valeur la mode vestimentaire de grands couturiers; mais elle a également épousé l'autre définition de modèle, celle du mannequin qui pose pour un peintre ou un photographe.

Ce qui a causé, et cause encore problème, -pas tant pour elle mais aux yeux de plusieurs critiques-, c'est qu'elle a souvent posé nue (ce qui a d'ailleurs lancé sa carrière en 2013-14) tout en s'affichant résolument féministe.
L'histoire a commencé, on pourrait dire, dès son enfance, à Londres, où elle est née le 7 juin 1991.  Sa mère, Kathleen Anne Bagley, une américaine, et son père, David Ratajkowski, d'origine polonaise, l'amenaient avec eux sur des plages de nudistes, en Europe.  De plus, parce que son père était professeur d'art et peintre, la fillette était parfois exposée à des tableaux ou des photographies faits par des artistes du nu.

Bref, en raison de son éducation et de la mentalité de ses parents, Emily a toujours été à l'aise avec la nudité.  La nudité classique ou artistique.  Pas celle de la pornographie, comme plusieurs puristes le lui reprochent, dans une Amérique (qu'elle habite depuis l'âge de cinq ans) encore puritaine, où le nu est mal vu, et fait encore scandale.

C'est justement parce qu'elle a posé nue pour le magazine érotique «Treats !», en mars 2012, qu'elle est remarquée par l'équipe qui prépare une vidéo pour le méga succès «Blurred Lines» du chanteur Robin Thicke (assisté de Pharrell Williams).  Dans la version non censurée du clip, Ratajkowski apparaît seins nus.
Cela soulève un tollé de la part des féministes qui jugent la vidéo sexiste et dégradante pour l'image de la femme.  Elles fustigent aussi les paroles de la chanson en prétendant qu'elles encouragent le viol.  D'autres, au contraire, y voient une démonstration du pouvoir féminin et de la liberté sexuelle des femmes.  Ce dernier point ayant toujours été défendu par Emily Ratajkowski.

C'est également au nom de cette liberté sexuelle, apparentée au principe «mon corps m'appartient, il n'est pas la possession des hommes, et j'ai le droit de le partager comme je l'entends», qu'Emily Ratajkowski se portera à la défense de Kim Kardashian, en 2016, lorsque celle-ci est victime de critiques acerbes pour un selfie la montrant nue.

La grande visibilité du clip «Blurred Lines» (numéro 1 pendant plusieurs semaines sur les palmarès mondiaux) l'amènera à tourner dans d'autres vidéos (Fast Car de Taio Cruz, Love Somebody de Maroon 5).  Elle lui ouvrira aussi les portes du cinéma car l'acteur Ben Affleck, après avoir vu son apparition dans le clip de Robin Thicke, la recommande au cinéaste David Fincher pour le film «Gone Girl» (2014).
Elle décrochera plusieurs autres rôles pour des films (dont : «We are your friends», de Max Joseph, en 2015; et «I feel pretty» d'Abby Kohn et Marc Silverstein, en 2018; «Cruise» de Robert Siegel, en 2018); des publicités (Buick, Nikon, Carl's Jr, The Kooples, Paco Rabanne); et pour la télévision (iCarly en 2009-10; dans la mini-série «The Spoils before dying», en 2015; «Easy» en 2016, «Bright Future» en 2018); mais les critiques sont partagées et mitigées au sujet de son talent d'actrice.

Mais le succès de sa carrière de mannequin, lui, est indéniable.  Bien que, là aussi, sa morphologie, toute en courbes, et sa petite taille, ont été l'objet de commentaires négatifs puisqu'elles ne s'accordaient pas à l'image typique d'une top modèle.  Ce à quoi Ratajkowski a répliqué : «Vous n'avez pas besoin de faire 1,75 m et avoir un bonnet "A" pour être mannequin».

Comme tous les top modèles devenues célèbres et riches, Emily Ratajkowski s'est lancée en affaires pour exploiter sa renommée.  À son crédit : création d'une ligne de costumes de bain et de sous-vêtements (Inamorama, en 2017); collaboration avec «The Kooples» pour une collection de sacs à main, en 2017; en plus d'être l'égérie de marques reconnues comme Vogue, Kerastase, The Frye Company, ou pour les parfums de Paco Rabanne.
Elle fait les premières pages de grands magazines de mode (Vogue, Glamour, Allure, Marie-Claire, InStyle).  Elle continue de poser nue pour différents magazines érotiques (Maxim, GQ, CR Fashion Book, LOVE) ou des photographes professionnels (Jonathan Leder, Tony Kelly, Bruce Weber, Patrick Demarchelier.

Et les féministes poursuivent aussi leurs récriminations contre elle en l'accusant de travailler dans des «industries qui nous traitent comme des morceaux de viande».  Elles l'accusent d'être une fausse féministe, ou de se déclarer féministe seulement par opportunisme.

Pour se défendre, Ratajkowski écrit un essai en 2020 dans le magazine «The Cut».  Un an plus tard, elle règle ses comptes dans son livre «My Body».  Dans ces écrits, elle révèle avoir été violée par son premier petit ami, ainsi que par le photographe Jonathan Leder.  Durant le tournage de «Blurred Lines», elle affirme que le chanteur Robin Thicke l'a empoignée par la poitrine (nue), ce qui a été confirmé par la réalisatrice du clip, Diane Martel.
Récemment, elle a déclaré qu'elle était soulagée que son enfant premier né soit un garçon.  Elle désirait d'abord une fille, mais elle a réalisé que son fils n'aura pas à endurer le sexisme et le harcèlement sexuel qu'il aurait dû subir s'il avait été de l'autre sexe.

Sa propre vision personnelle a grandement changé avec la venue de son bébé.  La rédaction de son livre, et la réflexion qu'elle a suscitée au sujet de la perception de son corps, ont été les plus belles expériences de sa vie.  Peut-être un héritage de sa mère qui est une féministe intellectuelle et une ancienne professeur de littérature ?

Cette expérience de la maternité, et celle d'écrivaine, l'ont aidées à développer une nouvelle appréciation de son corps : «au lieu de simplement le voir comme un outil, j'ai appris à respecter et à valoriser mon corps en tant que vaisseau de vie, pour moi et pour une nouvelle vie comme celle de mon fils».
À 31 ans, cette façon de penser, et le fait de l'avoir écrite sur le papier, est un signe de maturité et de sérénité pour Emily Ratajkowski.  En expliquant ses contradictions et en répondant définitivement à ses critiques, elle peut maintenant poursuivre son chemin, libérée de ses détracteurs, et l'esprit en paix.

Voici quelques-uns des plus beaux «looks» d'Emily Ratajkowski :


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