Les réseaux sociaux, les Face Book et Twitter de ce monde, ont pris une importance démesurée ces dernières années. Un grand nombre de personnes semblent vouloir jouer à la vedette ou cherchent "à se tirer du grand" en étalant les détails de leur vie privée devant une foule "d'amis(es)" qu'ils ne connaissent pratiquement pas. Souvent, certaines révélations peuvent avoir des conséquences insoupçonnées. Votre employeur, par exemple, pourra vous congédier à cause d'une remarque désobligeante à son égard. Remarque que vous avez exprimée sur votre réseau d'amis, sans penser que votre patron pourrait en être informée. On en est venu à ignorer de précieux et sages adages comme : «La parole est d'argent, mais le silence est d'or». Ou bien : «Les paroles s'envolent mais les écrits restent».
Les vraies vedettes qui écrivent sur de tels réseaux dans le but d'accroître davantage leur popularité, ou parce que "les autres le font", peuvent encore moins écrire n'importe quoi. Prenez l'exemple de l'actrice, chanteuse, mannequin et "playmate" vénézuélienne Alicia Machado (photo ci-dessus). En "twittant" ou en gazouillant, elle a exprimé le souhait que les deux Chines fassent la paix. Tout le monde a compris qu'elle aurait plutôt dû parler des deux Corées. On ne lui a pas pardonné son erreur et l'ex-Miss Univers 1996 a été abreuvée d'insultes et de commentaires méchants. "Dinde", "conne", "ignorante", tous les mots blessants ont été employés pour la condamner. Tellement que la reine de beauté, âgée de 34 ans, a été dans l'obligation de fermer son compte twitter. Il n'y a pas si longtemps pourtant, l'ex-candidate à la vice-présidence des États-Unis, Sarah Palin, a erré elle aussi sur des points "géographiques", et ce en pleine campagne électorale. Cette gaffe ne l'empêchera pas prochainement de briguer à nouveau les suffrages, cette fois à titre de candidate à la présidence américaine. Et, après tout, pour venir à la défense de madame Machado, il y a bien deux Chines si on considère l'existence de Taïwan, une île et un état en marge de la Chine continentale ! Et les deux entités n'ont jamais eu des relations très cordiales...
Si Alicia Machado était aussi idiote que plusieurs de ses détracteurs le prétendent, elle n'aurait pas connu autant de succès en menant habilement plusieurs carrières parallèles. Car, comme elle l'a signalé en entrevues, il ne suffit pas d'être belle pour réussir dans le show business. Il faut surtout du talent, du travail acharné, une bonne préparation. Selon cette ancienne Miss Vénézuela (1995) originaire de Maracay : «la beauté est seulement un aspect d'une personne, elle est temporaire; mais votre esprit, lui, vous guide pendant toute votre vie.» C'est pourquoi elle dit que, chaque jour, elle cherche à s'améliorer intellectuellement. Cette image de femme fatale, sensuelle, sexuelle et superficielle, Alicia la traîne depuis ses dix-neuf ans, soit depuis son couronnement à titre de Miss Univers. Bien que les observateurs du déroulement de ce fabuleux concours ont certifié qu'elle avait dominé ses concurrentes, la jolie brune a été très étonnée de sa victoire. C'est quelques semaines après son triomphe qu'une controverse a éclaté au sujet de son poids. En peu de temps, elle a engraissé de vingt livres. Appelée à voyager dans plusieurs pays et bousculée par un horaire chargé, Machado a perdu ses points de repère, sa discipline et ses bonne habitudes alimentaires. Les autorités en charge du concours Miss Univers ont même songé à la déposséder de sa couronne avant qu'elle parvienne finalement à réduire un peu son embonpoint. Par-dessus le marché, entre-temps, le milliardaire Donald Trump était devenu propriétaire des droits du réputé concours de beauté. C'est lui qui devait organiser la présentation de ce prestigieux évènement l'année suivante (1997). Il va sans dire qu'il n'était guère enchanté de voir l'image de marque du concours être endommagée par les nouvelles "rondeurs" de la Miss Univers en titre. De passage à la populaire émission de radio du coloré animateur new-yorkais Howard Stern, Trump ne s'est pas gêné pour traiter Machado de "machine à manger" ("eating machine").
Loin de lui nuire et de la faire passer pour une irresponsable, ces attaques et cette controverse ont bien servi Alicia en attirant l'attention sur elle. Toute cette publicité l'a aidée à se faire connaître et à se distinguer du "lot" des autres gagnantes de concours de beauté. D'un seul coup, beaucoup de portes se sont ouvertes devant elle : offres pour participer à des séries télévisées, des télé-réalités, des émissions de variétés, des romans savons, des films... Des agences de mannequins lui font des propositions, tout comme des patrons de magazines qui désirent voir ses photos embellir leurs revues et leurs calendriers. On l'invite même à enregistrer un album de chansons. Soudain, comme par enchantement, tous les projets et les rêves qu'elle avait voulu faire ou réaliser depuis son enfance, semblent devenir possibles. Ils sont à sa portée au moment même où elle devient une femme. Et quelle femme ! Ses huit années à suivre des cours de danse (commencés alors qu'elle avait à peine quatre ans), la passion pour la musique qui a enflammé son adolescence, ses brèves études en administration et en droit (abandonnées après quinze mois), ses premières expériences en tant que mannequin et ses petits rôles initiaux dans des messages publicitaires l'auront donc conduite à ce tremplin qu'est le titre de Miss Univers. Le secret de son succès : une beauté envoûtante présentée avec une touche de sensualité dépourvue de vulgarité; une présence imposante qui fait vibrer toutes les fibres de sa féminité et qui captive tous les regards qui se posent sur elle; une chaleur torride qui émane des formes voluptueuses de son corps et qui embrase les sens de tous les hommes sur son passage...