Cette année, le festival de la bière de l'Oktoberfest se tient du 22 septembre au 7 octobre à Munich. C'est une tradition bavaroise qui revient à chaque automne depuis plus de deux siècles (il y a eu quelques exceptions à cause des guerres ou de divers autres évènements). Elle remonte aux noces du futur roi de Bavière, Louis 1er, et de Therese von Sachsen Hildburghausen, célébrées le 12 octobre 1810.
Les hommes et les femmes qui participent à cette grande foire commerciale honorent encore la tradition en revêtant les costumes typiques de l'Oktoberfest : les très colorées dirndls - ou robes lacées aux décolletés plongeants - pour les festivalières, et les culottes de peau pour leurs compagnons masculins.
Je ne sais pas si une telle étude a déjà été faite, mais je serais curieux de savoir comment ont évolué les moeurs ou les comportements des gens lors de cette fête qui est devenue l'une des plus importantes, puisqu'elle attire près de sept millions de visiteurs du monde entier. La façon de se conduire, dans ces rassemblements monstres, est probablement le reflet des changements sociaux qui ont eu cours au fil du temps. J'imagine que la mondialisation a aussi eu des conséquences sur ce gros party qui réunit des fêtards de tous les horizons, de toutes les races et de toutes les orientations sexuelles.
Le phénomène des réseaux sociaux et de l'hyper-sexualisation des jeunes femmes contribuent également à bousculer les moeurs et les traditions. En Bavière, certains traditionalistes -des personnes plus âgées notamment- se plaignent que la tradition de l'Oktoberfest est de plus en plus malmenées ces dernières années.
Ces tenants de l'authenticité de la fête en ont surtout contre les changements malvenus apportés à la robe traditionnelle -la fameuse dirndl- que la plupart des festivalières portent lors des célébrations. On reproche aux touristes féminines qui participent au Festival, particulièrement celles qui viennent d'Australie et de l'Italie, de revêtir de mauvaises imitations de la dirndl. Une version trop courte, bien au-dessus de la norme qui la fixe au genou, exagérément décolletée, et fabriquée avec du tissus bon marché. Trop sexy, de mauvais goût, irrespectueux, presque pornographique, en somme...
Selon ces gardiens de la tradition originale de la fête, ces étrangères trahissent son identité. Ils en rajoutent en précisant que seules les Allemandes devraient avoir le droit de revêtir ce costume typique de la Bavière. Les touristes étrangères devraient s'abstenir de vouloir se prendre pour des Bavaroises en adaptant malencontreusement leur robe de festival à leurs propres désirs d'être sexy.
Les marchands allemands font état de ce changement de mentalité chez leur jeune clientèle étrangère. Si, dans leur boutique de vêtements, les acheteurs locaux choisissent toujours la dirndl classique, les jeunes touristes internationales veulent une robe semblable, peu dispendieuse mais plus sexy. Beaucoup plus sexy.
Elles veulent montrer leur poitrine -on commence à surnommer le festival «l'OktoberBreast» - et leurs cuisses, bien souvent pour se photographier (selfies) et publier ces clichés sur leurs comptes de médias sociaux (instagram). C'est une grande tendance...
En trafiquant ainsi leur accoutrement, elles choquent certains Allemands qui trouvent qu'elles bafouent leur héritage et leur patrimoine. D'autant plus que ces jeunes étrangères ont souvent un comportement déplorable lorsqu'elles se mêlent à la fête.
D'autres se formalisent moins des manifestations de cette tendance sexy en montrant les exemples extravagants des tenues de galas que l'on voit à des cérémonies de remises de prix à Hollywood.
De façon plus générale, au cours des dernières décennies, certains observateurs ont affirmé que l'Oktoberfest avait pris un mauvais tournant. Beuveries, rixes, vols, verres ou bouteilles cassés jonchant le sol, problèmes sanitaires -odeurs de vomi et d'urine-, gâchent de plus en plus la qualité du Festival et écorchent la réputation de la Bavière.
Ce côté négatif est certes réel, mais il est amplement contre-balancé par beaucoup d'aspects positifs. L'Oktoberfest c'est bien plus que les 35 tentes immenses où l'on boit de la bière (7,5 millions de litres en moyenne par année) transportée par une armée de 12 000 serveurs et serveuses.
C'est avant tout un vaste terrain (26 hectares) de jeux, de manèges, de kiosques de restauration qui font le bonheur d'une grande partie de la clientèle qui est de type familial. On fait aussi la fête entre amis et ce n'est qu'une minorité de célibataires esseulés qui s'y rencontrent dans l'espoir de trouver l'âme soeur. Ce sont souvent eux qui causent du grabuge.
Du reste, la technologie dernier cri peut aider à contrer les désagréments de cette immense foire commerciale. Par exemple, il n'est pas nécessaire de traîner portefeuille ou sacoche afin de payer comptant, ou par cartes de crédit, ce que vous achetez sur place. Les commerçants acceptent les paiements effectués par l'intermédiaire des téléphones intelligents. Ça permet de réduire le nombre de vols ainsi que la quantité de portefeuilles ou de cartes perdus.
D'ailleurs, parlant d'achats et de paiements, une association de consommateurs continue de dénoncer ce qu'elle appelle une collusion des marchands de l'Oktoberfest qui s'entendraient pour gonfler les prix de leurs produits. Entre autres, le litre de bière frôle maintenant les dix euros, une augmentation de prix de 43 % sur dix ans. Par surcroît, on accuse également les vendeurs de ne pas remplir suffisamment les verres. L'association réclame qu'on fixe un prix plafond de sept euros par litre de bière.
Le prix de la bière a beau être exorbitant, ça n'empêche pas les festivaliers de boire le précieux liquide en quantités gargantuesques. Tellement, en fait, que les brasseurs manquent de bouteilles vides à remplir. D'ailleurs, des annonces dans les journaux locaux demandent aux lecteurs de rapporter les bouteilles vides qui pourraient traîner à leur domicile. Cette situation contraste avec celle des verres de bière vides que les participants de l'Oktoberfest tentent de voler et de rapporter chez eux... Lors d'un récent festival, les agents de sécurité ont trouvé 226 000 de ces bocks de bière que les visiteurs avaient caché sous leurs vêtements ou dans leur sac à dos...
Pour ceux et celles qui veulent éviter les ennuis liés à la consommation excessive d'alcool, il existe maintenant une application qui peut être téléchargée dans leur téléphone intelligent. En saisissant des données comme leur taille, leur poids, et la quantité de bière ingurgitée, les utilisateurs de cette application peuvent connaître leur taux d'alcoolémie et le temps qu'il faudra pour le ramener à zéro après qu'ils auront arrêté de boire.
Ce qui attire tant les visiteurs à l'Oktoberfest c'est l'ambiance du tonnerre qui règne sur les lieux pendant toute la durée du Festival. Les soirées de party, animées par des groupes musicaux qui font danser tout le monde, sont très courues. Les 35 tentes qui logent les convives sont souvent remplies à pleine capacité. Cela pose un problème et constitue souvent un irritant majeur pour ceux et celles qui essaient d'y entrer pour faire eux aussi la fête.
Encore une fois, la technologie peut venir en aide à ces malheureux, frustrés de se cogner le nez sur des portes closes. Une application téléchargeable sur téléphone mobile permet maintenant de connaître, en temps réel, l'achalandage de chaque tente et le nombre de places disponibles. Les festivaliers se dirigent naturellement vers les plus grandes tentes, en se disant qu'en raison de leur immensité, c'est à ces endroits qu'ils ont de meilleures chances de trouver des places libres. Par conséquent, ce sont plutôt les plus petites tentes qui sont parfois les moins fréquentées. Grâce à l'application, les fêtards savent où aller et ils ne perdent plus leur temps et leur énergie à chercher des places disponibles. Déjà 75 000 personnes ont eu recours à cette aide technologique fort utile.
Si on peut ainsi économiser du temps et des efforts inutiles, il en va de même pour son argent. Grâce à votre "kit" technologique spécialement conçu pour l'Oktoberfest, vous disposez d'un outil qui vous permet de comparer les prix demandés par la multitude de marchands qui vendent leurs produits sur les lieux. Par exemple, le prix de la bière varie d'une tente ou d'un "stand" à l'autre. Vous saurez où aller pour payer moins cher. Et si vous avez profité de ces économies pour boire un peu trop, une sorte de GPS intégré dans vos applications de "smart phone" vous aidera à retourner chez vous sans vous perdre en chemin.
Les célibataires recherchant l'âme soeur, ou voulant célébrer en bonne compagnie, trouveront aussi leur compte dans l'outillage technologique conçu en fonction de l'Oktoberfest. Sur son téléphone, l'utilisateur peut créer son profil et le partager avec d'autres personnes seules qui désirent, par exemple, faire un tour de montagnes russes ou boire une bière. En entrant dans l'application des informations comme une photo, son âge et le genre de personnes que l'on recherche, votre appareil vous fournira une liste des personnes correspondant à votre profil, ainsi que le lieu où elles se trouvent présentement sur le site du festival. Si le compagnon ou la compagne que vous avez choisis a du mal à comprendre la langue que vous parlez, pas de panique, un système de traduction est à votre disposition sur votre smart phone.
Vous êtes au coeur de la fête et vous aimeriez chanter sur les airs folkloriques typiques de l'Oktoberfest ? C'est possible grâce au répertoire de paroles de chansons contenu dans le logiciel de votre téléphone. Bien pratique ces petits bidules intelligents, mais une chose qu'ils ne peuvent pas faire, cependant, c'est de vous aider à retrouver votre conjointe si vous l'avez perdue parce que vous vous êtes trop enivré et...que vous avez mis le nez dans le décolleté trop profond d'une autre participante à cette fête endiablée ! Ci-dessous, un diaporama mettant justement en vedettes ce genre de charmantes créatures qui risquent de faire perdre la "boule" à plus d'un fêtard... Et pour lire un autre article sur le même sujet, cliquez sur le lien suivant : http://bellesacroquer.blogspot.com/2011/10/des-bavaroises-de-toutes-les-races-et.html